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MARONLIVE @ SHANGHAI
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7 mai 2012

Délit de bonne gueule

IMG_0321[1]Déjà 5 semaines sans voyager ni sortir de Chine et me voilà replongé ce matin dans l’Asie profonde, à Jakarta, Indonésie pour 48h. A la sortie de l’avion, la chaleur vous étreint et l’air chargé d’humidité vous oppresse. Un climat qui vous fait regretter d’avoir gardé le maillot de corps sous la chemise et le pantalon de costume en laine.

Nous arrivons rapidement au premier contrôle. L’aéroport ne ressemble pas encore à nos standards européens ou même chinois ; pas de tapis roulants interminables, et en quelques minutes je suis déjà au point d’immigration. « Pan sur le bec !» comme diraient nos amis du canard, j’ai oublié de prendre les coupures de monnaie locale (et pourtant ils sont nombreux les billets des x pays parcourus qui dorment dans une boite ikea…). Bilan il faut s’acquitter du  visa sur place, en monnaie locale et je n’ai pas de liquide en poche.  « Pas de carte Visa acceptée Misteurrrr » me dit la charmante indonésienne avec un fort accent qui roule sur les « r ». « Passez l’immigration et la douane » continue-t-elle, « vous avez un distributeur de cash ! ». Bien sûr, pas de problème mon amie, tu penses bien ! On va me laisser enjamber les barrières, bruler tous les comptoirs de sécurités, échapper aux Rayons X… pensais-je, convaincu que la galère commençait…

Et bien non ! Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, il règne ici un franc bordel ambiant et effectivement, je passe la douane et la sécurité, droit dans me bottes, traverse la ligne des diplomates sous les yeux de la police locale sans aucun souci ni une question, ni même un geste pour montrer mon passeport. Délit de bonne gueule ? Un « occidental » ne peut pas gruger avec autant d’aplomb, c’est bien connu non ?

J’arrive tant bien que mal en zigzaguant autour des centaines de bagages et de voyageurs au distributeur, qui bien sûr ne marche pas. Pestant et tournant les talons pour en trouver un autre, je tombe sur un homme perdu dans la foule avec un panneau « Shangri La » (je crois me rappeler que c’est la chaine d’hôtel ou je descends) – je lui fais un signe de la main et lui explique en quelques secondes que je suis a cours d’argent, « no Problem Sirrr » , avec le même « r » qui roule, le brave homme me sort 250 000 de la monnaie locale, afin que je puisse refaire le chemin arrière pour payer le Visa. Incroyable me dis-je d’autant que je réalise après l’avoir quitté que non seulement il me dépanne sans aucune garantie, mais que je ne lui ai même pas donné mon nom ! Etais je bien enregistré a son hôtel ?, ni lui ni moi ne le savons vraiment à ce moment-là. Me reverra-t-il ? Nouveau délit de bonne gueule.

Enfin délivré des formalités douanières, non sans avoir contourné une queue de 150 m entre temps -grâce à un précieux sésame - une carte en papier glacée VIP remise par l’hôtesse à l’arrivée (3eme délit), j’arrive aux bagages. Rien. Toujours pas de bagages délivrés, malgré tous me aller-retours ?, bizarre. 

Quand soudain, je vois la foule se déplacer de 100m sur un autre tapis. Pas un mot, pas une annonce, mais d’instinct indonésien, tout le monde a soudain compris que les indications étaient fausses... Je me dis qu’à Charles de Gaule, pour une telle anecdote, certains français râleurs en parleraient encore deux jours après à leur entourage en maudissant ce fichu ADP qui les a fait attendre 35 min…. Ici, on en sourit.

J’attends, toujours rien. Soudain un indonésien sorti de nulle part me tape sur l’épaule. Qui est-il ? Aucune idée. Je me pose encore la question. Sans n’être ni mandaté par l’hôtel ni par ma société, ni même employé de l’aéroport il m’emmène 50 m derrière le comptoir et me montre mon bagage, qui a été retiré du tapis, et mis de côté. Comment le connaît-il ? Comment me connait-il ? Toujours pas de réponse. Ayant acheté cette valise il y à peine une semaine, j’aurai été moi-même incapable d’en donner la couleur sans la revoir. Ils sont forts... ! Rustique, mais finalement efficace leur sécurité intérieure…

A l’extérieur, il règne une chaleur moite, la poussière vole, des centaines de femmes voilées font la causette, des hommes, pied nus, souriants, se tiennent par la main … Ils sont heureux d’être là, d’accueillir des proches, des inconnus, de vous voir tout simplement et de vous souhaiter la bienvenue…

Apres une soirée électorale, rien de mieux que de prendre un peu de recul. Le monde continue de tourner et cette plongée soudaine nous montre à quel point nous n’en sommes qu’un petit maillon. Ce matin, il fallait attendre la page 26 du Wall Street Journal Asie pour voir un encart sur notre vie politique. Si vous sentez que l’atmosphère en Métropole brasse le même air depuis trop longtemps, un conseil, voyagez ! Cela vous donnera du baume au cœur.

 

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