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MARONLIVE @ SHANGHAI

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6 juillet 2013

BYE BYE SHANGHAI

« Shanghai nous manque déjà ! Qui aurait pu imaginer que nous allions être nostalgiques à ce point-là ! C’est vrai que c’était vraiment cool de faire la fête pendant plusieurs jours avec nos amis, ne se préoccupant de rien d’autre que de passer un bon dernier moment.. Nous n’aurions pas pu imaginer ce sentiment de nostalgie envahir tout notre corps, les larmes aux yeux, et notre chauffeur nous rappelant que il serait temps de partir…  »

« C’est pour ça que nous avons décidé, sur la route du retour, de rédiger cette liste « des choses que nous ne ferions ou de verrions plus » dorénavant, partis de Chine… »  Pour le meilleur et pour le pire. Arthur

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J’ai aimé...ils vont me manquer...

 

 

 

 

  1. Les chinois se baladant le ventre à poil dans la rue lorsqu’il fait chaud,
  2. Voir des « Porche » roses fluo Hello Kiti conduites par des filles de 20 ans ou des Lamborghini vert fluo,
  3. Des bébés avec des pantalons troués aux fesses pour faire leurs besoins
  4. Les vélos sur lesquels sont fixés des monticules de polystyrènes ou de cartons de 5 m de haut,
  5. Les masseuses du Pearl Center faire leur danse du soir dans la rue,
  6. Ma piscine, le stade quasi olympique de l’école française,
  7. Les poissons entiers en aquariums que l’on choisit au magasin avant qu’ils soient découpés devant vous,
  8. Des autoroutes et des compounds poussant comme des champignons,
  9. Les week-end à Hong Kong et à Singapore pour faire du shopping,
  10. Le grand prix de formule 1 et les Masters de Shanghai.

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  1. Eviter des motos ou les voitures qui roulent à contre sens ou font demi-tour sur la « cinq voies » la nuit,
  2. Le rayon « expat » du Carrefour, comme un oasis perdu dans un désert de produits inconnus,
  3. Des immeubles entiers vides en attendant qu’ils soient remplis de paysans dans quelques années,
  4. Les rivières, vertes de vase et truffées de déchets dans lesquels pèchent les paysans,
  5. 45 000 cochons morts flotter dans la rivière Huang Pu,
  6. Les massages hebdomadaires, le salue des masseuses a la japonaise,
  7. Mon chauffeur préféré, mon « ayi » toute la journée pour tenir la maison,
  8. Se sentir être "sous surveillance" jour et nuit au téléphone,
  9. Ne pas être assurés et compter sur son bagout pour convenir du prix à payer en cas d’accident,
  10. Recevoir son courrier une fois sur 2, et deux ou trois mois après l’envoi.

 

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  1. Voir les 'vieux' se promener en pyjama dans la rue le week-end,
  2. Des gens me cracher sur les chaussures dans la rue,
  3. Que l’on me rote a la figure pendant une discussion comme si de rien n’était,
  4. Le service pas toujours très pointu mais toujours souriant (et pas cher),
  5. Négocier les prix et acheter au 1/10eme de la valeur annoncée,
  6. Manger du chien, du rat sans le savoir,
  7. Le coiffeur qui passe une heure à vous masser le cou  et la tête avant la coupe,
  8. Les plantes du jardin, dont les feuilles sont noires, d’une couche de pollution en hivers,
  9. Des tours de 400 mètres totalement éclairées la nuit,
  10. Les filles qui portent des shorts très très courts et dont on voit volontairement les coutures des collants.

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  1. L’odeur de la cuisson du canard laqué, qui donne envie de fuir,
  2. Des villes de 8 à 20 millions d’habitants par dizaines,
  3. Les camions remplis de travailleurs éreintés revenant des chantiers et entassés dans l’arrière des camions,
  4. Les gens conduire des motos et scooter sans casques, a trois ou quatre dessus,
  5. Les copies de DVD par centaines, sans pouvoir trouver d’originaux,
  6. zigzaguer sans jamais mettre son clignotant sur l’autoroute,
  7. Les multiples voies aériennes éclairées de nuit, aux néons fluo,
  8. acheter des câbles pour iPhone/pad et se rendre compte qu’ils n’ont pas de fil électrique sous la coque plastique et que tout est fake,
  9. Les éboueurs en vélo qui ramassent les poubelles à l’unité,
  10. Parler chinois, anglais tous les jours avec les gens qui nous entourent.

 « Nous reverrons tout cela car nous reviendrons, c’est sûr, mais tout cela aura sans doute bien changé ! »

 

 

 

 

 

 

 

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4 juillet 2013

LOIN DU MONDE.

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RAINBOW VALLEY, ULURU, KING CANYON

4 juillet 2013

BYE BYE SHANGHAI

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4 juillet 2013

RETOUR EN TERRE DE FRANCE

 

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Nous sommes le 4 Juillet 2013.

Trois ans jour pour jour après notre installation à Shanghai, certaines situations et attitudes nous épatent encore. Il est probable que le temps n’y fasse rien et que nous aurions continué à nous étonner, tant la capacité d’adaptation, le courage et l’efficacité des chinois (lorsqu’ils sont bien formés et managés) sont exceptionnelles.

Quinze chinois frappent à la porte à 9 heures piles, deux managers parlent anglais, tous les papiers sont prêts, il y a du scotch et du carton par mètres cubes.

Il fait une chaleur étouffante comme toujours en Juillet a Shanghai, et un taux d’humidité proche de 100%, mais ils sont là, hyperactifs, payés une misère (salaire moyen de 300Euros/mois) ; L’organisation est huilée, les gestes sont surs et précis, les gars ne prennent pas une minute de pause en 10 heures. Comment rivaliser ? Un fourmillement qui laisse perplexe lorsque nous nous remémorons avec florence le déménagement épique du 15eme arrondissement il y a 10 ans. Une troupe de bras cassés, qu’il fallait aller chercher au bistrot du coin, toutes les heures.

Trois ans déjà... Nous fermons et emballons des dizaines, des centaines de cartons (189 à la fin du premier jour) ;l’œuvre d’une courte vie de surconsommation, à la hauteur de l’offre de ce pays sur-industrialisé. Heureusement, nous partons riches de souvenirs et d’expériences qui vont bien au-delà des biens matériels, lesquels nous rejoindront par bateau dans quelques mois…

Que dire en quelques mots de cette parenthèse asiatique ? Nous sommes bien sûr nostalgiques, tristes même.

Notre « farewell » a réuni près de 100 personnes et les marques d’amitiés montrent à quel point la communauté française est forte lorsqu’elle se retrouve éloignée de son pays. Ici pas d’angoisses de l’avenir, pas de peur du chômage, ou de baisse de pouvoir d’achat, moins de problèmes d’éducation, de risques pour les enfants ou de querelles politiciennes... Alors forcément les discussions et les fêtes sont simples, enjouées, joyeuses, et les esprits apaisés de toutes contraintes matérielles.

Nous sommes le 4 Juillet 2013, jour de notre anniversaire de mariage.

Qui aurait pu imaginer cet épilogue Shanghaien, 15 ans après la fête au château de Ternay ?  

Une nouvelle aventure nous attend, elle s’écrit au présent dorénavant, sur notre bonne vieille terre de France.

À très bientôt, famille et amis de France. 

12 janvier 2013

LA ZENITUDE DU SANS PAPIER

IMG_00035h25 du matin, je sors de ma chambre du park Lane pour me dérouiller et courir dans le parc victoria face à l’hôtel. Il fait nuit noire, j’ai mal aux articulations, la tête vaseuse et la gorge en feu. Un virus latent  guette la moindre fatigue depuis quelques jours pour proliférer, mais sur les conseils d’amis chinois, je traite le mal en l’éliminant, au sens propre, par le traitement des fluides : boire beaucoup, du thé,  et suer. On va voir…
Le parc n’est pas éclairé et j’ai du mal à repérer mes pas. Des petits groupes déjà se sont formés, entre deux et cinq personnes maximum. Ils gesticulent a la manière d’une grenouille de labo anesthésiée par l’éther, brassent l’air, de gestes de faible amplitude, de peu de souplesse, mais ils sont là, bien là à 5h du mat !
Ils ont entre 60 et 80 ans. Incroyables scènes.  Un peu plus loin, certains font leur tai-chi en groupe, accompagnés d’une petite sono qui souffle le son doux d’une musique chinoise et accompagne leurs gestes lents et reposants. Un autre octogénaire manie un long bâton à la manière d’un maitre Kung Fu, et je revois les scènes avec David Carradine; tel le « petit scarabée », je prends le temps de les regarder et de méditer avec eux.
Un ami chinois me disait que les appartements sont si petits dans Hong Kong que les familles sont obligées de faire des rotations pour laisser dormir les trois générations. Les personnes âgées ont visiblement laissé leur place depuis quelques heures. Apres quelques tours du parc, les groupes s’épaississent, le jour pointe, la circulation reprend lentement autour de ce poumon de verdure.
Mais que fais-je là au fait ? Hier, je me souviens d’un diner parisien face à la tour Eiffel et depuis ... ?
à suivre...

 

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12 janvier 2013

LA ZENITUDE DU SANS PAPIER (PART 2)

IMG_0070Flashback...

La veille. 7h à Shanghai. Nous atterrissions à Pudong, depuis Paris  après une nuit blanche dûe au décalage horaire. Au passage de la douane, une bouffée de chaleur nous emplit les bronches avant de se transformer en rougeur faciale. Florence, qui réalise rapidement l’ampleur du problème, constate que je n’ai que deux passeports sur les quatre que le consulat a bien voulu me délivrer pour faciliter les démarches de visa. Par malchance, c’est sur l’un des deux manquants que figure le visa chinois pour pénétrer sur le territoire ! Vus les allers-retours depuis deux ans, les empreintes digitales, les photos qu’ils ont prises et stockées sur leur système informatique, cela va vite s’arranger….. ? NON. Je suis illégal et prié de  bien vouloir sortir de la queue, et rapidement. La petite famille s'éloigne, on se promet de se retrouver aux bagages, de s’appeler...

Le flux de voyageurs s'estompe, les douaniers s’éloignent et la police m’indique le chemin du retour en France! Combatif, je montre une version électronique, du-dit visa,  je passe X coups de fil, trouve un permis de travail mais rien n’y fait. Il faut LE papier! Et oui la Chine, c’est bien connu ne peut pas accueillir tous les émigrés du monde ... Et ici, on exporte plus que l’on importe, c’est bien connu.

Dans l’espoir qu’ils soient restés à Shanghai, j’attends que le chauffeur fasse un aller-retour, mais en vain. Ils sont bien à Paris. Rien ne fera changer d'avis les douanes, ni mon sourire forcé à la Eddie Murphy, ni l’intervention du Consulat. Cela fait bientôt cinq heures qu’un officier scrute mes deux passeports et sans ordinateur.... Que fait-il ? Il l’apprend par cœur ?

À force de trépigner et faire les cent pas dans un hall glacial, je me rends à l’évidence, c’est un mauvais film ; mais pas au point de voir surgir un avocat pour payer ma caution. J’ai eu le temps de voir une bonne dizaine de tours de rondes, les Bobbies locaux qui toutes les 20 minutes offrent un simulacre du célèbre Buckingham palace.

L’option de Hong-Kong se confirme, un soldat m’accompagne au comptoir pour retirer un billet ; retour au hall des départs, ouf, il y fait plus chaud, ça grouille de monde, et je vois enfin la lumière du jour. Je croise mon chauffeur qui m’échange une valise pleine contre mon linge sale, il est dépité de me voir ainsi, sous escorte....IMG_0105

Eh oui, il faut savoir que question professionnalisme, ils sont ici entrainés à la grande délinquance. Rien à dire, des pros ! Mon garde du corps ne lâche rien. Aux toilettes, il est avec moi, à un mètre, debout à côté de l’urinoir. Au salon Air France, il fait déplacer les voyageurs pour être assis à mes côtés, il me suit lorsque je vais chercher un café… De peur sans doute que je fuis par le boudin qui conduit à l’appareil, il ira m’escorter jusqu’à la porte de l’avion, sous les sourires amusés des hôtesses. Il ne manquait que les menottes.


Enfin libre ?

Non, deux heures plus tard, à la sortie de l’avion, alors que je pense innocemment être un citoyen libre à Hong Kong, deux policiers brandissent un écriteau et crient quelque chose comme "Mr Maroooon"...?
" You must be Interpole ?"  Leur dis-je, histoire d’exprimer ma joie de les voir après 36 heures sans sommeil… Ils ne bronchent pas, mais m’escortent pour formalités. Ont-ils apprécié mon humour britannique pourtant d’occasion sur l’île ? Nous converserons encore deux à trois heures de Sartres, Kant, Verlaine… mais aussi et surtout des formulaires  P23 et AX128.  Ils ne se lassent pas d’entendre mon histoire plusieurs fois...

Enfin vers 19h, nous nous quittons bons amis, l’un me lance un  « take care » d’occasion... mais que peut-il m’arriver de plus après ces 12 heures de galère ?...


Les passeports me parviendront le lundi suivant grâce à l’efficacité de Mr Jack, qui se reconnaîtra... Juste le temps de profiter d'un week-end ensoleillé, des plages, et des soldes sur Hong Kong. À toute chose malheur est bon...

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28 octobre 2012

Ça se passe près de chez vous.

 

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Une vague a déferlé sur Shanghai, celle des scooters « vintage » de forme italienne, type années 60. Chromés, de couleurs vives, électriques et silencieux, ils sont une alternative plutôt sympa aux grosses Buick grises qui transportent en temps normal tous les expats. Nous n’avons pas résisté à la mode. Je testais ce week-end notre dernier investissement autour de notre quartier résidentiel. Investissement modeste somme toute, car le plus dur et le plus couteux est de trouver des casques fiables, dans ce pays ou la loi n’oblige pas encore le port.

Je m’échappe donc pour l’une des premières fois depuis deux ans, a « l’aventure » dans des ruelles non accessibles aux voitures autour « du pâté de maison », à quelques kilomètres à peine de chez nous. Sortant de la quatre voies, les ruelles cessent rapidement d’être pavées, elles font place à des chemins de terre bordées de baraques en tôles ondulés, de garages, de taudis. Je ralentis, j’observe. Les familles vivent avec enfants et grands-parents dans une pièce unique, portes grandes ouvertes, sans fenêtres, dans des garages dont le sol est en terre. Les enfants jouent dans la crasse au milieu de chiens pouilleux, dans une odeur difficilement supportable, mélange d’ordures incinérées et de cuisson d’huiles. Quelques mètres plus loin, la ruelle se rétrécie, elle devient quasi privée, les enfants dorment en plein milieu, les hommes bricolent. J’ai l’impression de traverser les maisons. Au 1er étage d’une baraque, une gargouille me verse dessus son contenu, directement dans la rue ; une eau d’évacuation de ce qui semble être un WC... Je fais demi- tour avant d’en prendre une !

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Je prends une autre ruelle qui débouche sur un vaste terrain vague ou s’entassent des mètres cube d’ordures. Des coqs picorent dessus, des enfants récupèrent ce qui pourra être revendu... J’aperçois les vélos tricycles qui viennent déverser leur contenus, les mêmes que ceux qui récupèrent nos poubelles tous les jours…  C’est donc ici que se fait le tri ?!  En longeant le cours d’eau (je n’ose pas parler de rivière), je me retrouve quelques minutes plus loin sous les « highways » (autoroutes de cinq voies surplombant la ville)- plusieurs (6 ou 7) se croisent, s’entrelacent au-dessus de ma tête ; on distingue difficilement le ciel, l’atmosphère est surréaliste : alors qu’aucun véhicule n’a pu accéder à ce lieu depuis plusieurs kilomètres, la route, on ne sait pourquoi s’élargit, bétonnée et parfaitement neuve.. Un groupe d’hommes pèche dans ce bouillon de culture ; je m’approche et découvre qu’ils utilisent une épuisette de 10 mètres de long au moins, sur laquelle cours un fil électrique branché à la batterie de leur scooter. Ils se marrent de me voir curieux de leur bricolage. Ils m’expliquent leur procédé, assez facile à comprendre, d’électrocution des poissons. Ils remontent trois malheureux corps flottants, gorgés de vases qui feront leur diner. Triste à voir, mais Je leur fais un geste amical, en les félicitant avant de repartir; ça ne mange pas de pain même si ça ne nourrit pas.

Cette petite balade n’est pas un choc a proprement parlé, car nous sommes habitués à traverser de tels lieux depuis deux ans; mais de savoir ces bidonvilles si proches de nous fait réfléchir.Et dire que sans mon scooter « vintage », j’aurai continué à ignorer mon voisinage

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4 octobre 2012

Trois jours, deux nuits (blanches)

23h, je fais escale à Kunming, ville perdue au fin fond du sud-ouest de la chine (7 millions d’habitants, c’est dire), proche du Tibet et de la frontière birmane. Nous sommes à plus de 2000 mètres, je le ressens très vite en montant les marches de cet incroyable aéroport. Gigantesque et presque vide. Les hôtesses me confirment qu’il n’est ouvert que depuis seulement trois semaines mais ne tardera pas à se remplir très vite. Je mitraille ce bijou d’architecture, comparable en taille aux 5 aérogares de Roissy réunies, et me faufile dans les couloirs interminables jusqu’au salon. Longue soirée ; Il est 1h du matin, j’ai essayé tous les fauteuils massant du lounge business, testé les douches, le bar, sans croiser âme qui vive, quand enfin mon vol est appelé. Destination le delta du Bengale.

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Surprise a l’arrivée. Dhaka n’a pas pris une ride depuis 25 ans. Hélas, pas de lifting non plus. J’avais effectivement traversé cette ville du Moyen-Orient à 20 ans, en routard, sur le vol « low cost » Paris Bangkok… Souvenir ému d’une époque ou parmi les escales proposées, Dhaka nous avait retenu une nuit pour des raisons techniques. Retour aux sources, enfin sans jeu de mots, car 50% de la population vit parait-il en dessous du niveau de la mer et serait totalement inondée si la mer venait à monter de quelques dizaines de centimètres. La population, proche des 180Millions n’a heureusement pour l’instant que les « pieds dans l’eau »  pendant 4 mois de l’année...  Une grande philosophie anime les bangladais, plutôt souriants, curieux, ils sont prêts à tout pour vous rendre service et vous arracher un sourire. Il faut dire que nous sommes rares pour le business, à traverser le pays ou à nous y attarder. Les vols préservent les nuits calmes des grandes capitales et pour cela n’hésitent pas à sacrifier les leurs.  Tous les vols partent et arrivent au Bangladesh entre 2h et 3 heures du matin, ne sont pas directs et vous assurent 2 à 3h  de sommeil en 2 escales minimum. C’est en grande forme que vous arrivez dans un hôtel aux 4 étoiles défraichies, pour prendre une douche dont l’eau tourne au marron Kaki, et vous plonger pour 1 heure dans des draps qui sentent encore le linge mal séché.

Je conseille à tous ceux que le tunnel de Rocquencourt fait hurler le matin de faire ce stage « pleine Zenitude »  à Dhaka. Des millions de vélo triporteurs, « touktouks », camions bariolées (aux couleurs vives de dessins peints par les propriétaires et dont la tôle a mille fois été redressée) jalonnent la capitale, se cognent, se klaxonnent, sur des pistes de terre, criblées de nits de poules et zigzaguent entre les passants. Des vieillards et enfants en loques pour la plupart. Nous mettrons le premier matin plus de 2h pour parcourir quelques kilomètres.  Les soirs suivants seront pires encore.

Au soir de mon retour, l’aéroport sera totalement bloqué et submergé d’une foule de musulmans en étoffes blanches, sandales, barbes longues, parfois oranges (teintées à l’Henné) en partance pour la Mecque. Le Hadj, le voyage d’une vie ; en couples ou seuls, des vieillards tenant à peine debout parfois, des aveugles, les torses nus ou vêtus d’une légère étoffe avancent en rand d’oignon, en ânonnant des chants religieux, sans échanger une parole. Impressionnante vision que cette marée humaine dans un aéroport.

Je traverse la foule et adopte le profil bas de circonstance, comme me l’a fortement recommandé mon officier de sécurité avant le départ ; ici aussi de fortes mobilisations anti-américaines et françaises avaient éclatées quelques jours avant mon départ. Merci à Charly Hebdo pour sa contribution à faire connaître notre beau pays partout dans le monde.

Je me résigne enfin à aborder une seconde nuit blanche avant de retrouver la civilisation chinoise moderne et son aéroport futuriste.

Deux pays voisins, deux systèmes économiques, deux usines du monde ; l’un construit un aéroport par an et une autoroute par mois, l’autre n’a pas encore une route décente dans sa capitale depuis 25 ans. Étonnant contraste.

18 septembre 2012

SCENES DE VIE

 

 

IMG_0946Scènes de vie (Part 1)

Aujourd’hui est un grand jour. Apres des mois de labeur a vivre ce que nos grands-mères ont enduré, oh délivrance, notre nouveau lave vaisselle est annoncé. Prévu initialement dimanche matin, puis lundi, nous sommes enfin mardi matin avec la promesse d’une livraison imminente. Florence est fébrile comme ces petits matins d’hiver de 25 décembre.

Contre toute attente, le livreur de Bosch Siemens, musclé et a la dentition parfaite que la publicité (mensongère) nous avait fait miroiter s’est transformé en citrouille.Un petit chinois trapu aux dents gâtées attend devant le portail, sans un bruit. Il n’a pas cru bon descendre de son scooter pour sonner, car ledit lave-vaisselle est en équilibre sur la selle arrière. Rien d’étonnant ici, ou tout se transporte sur un vélo ou un scooter, y compris les poubelles ; mais reconnaissons que la scène est cocasse. Il est seul, le portail ne fonctionne plus, le chien se propose pour l’aider à décharger en lui sautant dessus affectueusement. Un bon début… Le service de sécurité du compound est réquisitionné, l’ayi aussi, et tout rentre dans l’ordre en quelque 45 min chrono plus tard. Par un échange de regard, furtif, il nous fait comprendre que sa mission – impossible - s’arrête là. Un autre technicien viendra plus tard pour brancher le tout. En effet, un spécialiste certifié, portant la veste et le logo de la marque allemande, s’annonce dans l’après-midi et nous témoigne que nous sommes en présence d’un pro. Deux heures plus tard, les fils sont branchés (!) et l’expert amorce une grande démonstration devant une assemblée médusée, détaillant le mode opératoire de la dite machine. Liquide vaisselle dans le bac du liquide de rinçage, poudre à laver dans le bac a sels.  Un « pro » je vous dis ! Deux ans après notre installation à Shanghai, ces scènes nous font encore sourire.

12 mai 2012

BIENVENUE SUR MARONLIVE A SHANGHAI

 

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12 mai 2012

Un mariage chinois

IMG_0186Dimanche après-midi. Aussitôt sortis des urnes du consulat et fraichement affranchis de notre devoir de citoyen, nous séchons les cours de piano des enfants pour nous rendre pour la première fois à un mariage chinois. Hésitants, entre curiosité et ennui, les enfants nous accompagnent. Tous en tenue du dimanche.
 
Institution hautement respectée mais très différemment célébrée selon les pays en Asie, le mariage peut osciller entre la marée humaine de 800 convives comme en Inde (amis, voisins, connaissances, amis de voisins ou badauds infiltrés) et l’expédition (au sens propre) comme en Corée.
J’ai eu la chance d’être invité à de telles fêtes en Inde a plusieurs reprises n’étant pourtant que le patron du collègue du père du marié, c’est vous dire.
Quant à la Corée, la cérémonie ressemble aux files d’attentes des parcs d’attractions ; vous attendez une heure, en piétinant, apercevant les maries sur des écrans vidéo géants, jusqu'à atteindre enfin l’estrade pour les voir de visu, les « toucher » et prendre une photo avec votre téléphone portable avant de tourner les talons pour rentrer chez vous.
Devant une certaine réticence, je m’efforce avant de partir d’enjoliver l’image du mariage chinois aux enfants, le décrivant comme un mixte de ces deux extrêmes, à la fois festif et rapide. Ça marche.
Nous arrivons, carton d’invitation à la main, dans lieu calme, presque verdoyant d’apparence, comme l’entrée d’un parc (type Montsouris pour les parisiens). « Trop beau » me dit mon fils quand brutalement, se dresse la façade d’un château en carton-pâte face à nous, pendant que des calèches fraichement repeintes nous dépassent ; des scooters années 60 klaxonnent, des limousines « western » sont stationnées sur les bas-côtés, bref le bon gout est partout, c’est sûr, nous sommes bien arrivés.
Sur ce chemin de croix, nous croisons de jolis couples ; un hybride de Gérard Philippe enlace Sissi impératrice, puis une poupée chinoise fraichement repeinte, coiffée à la manière de Sheila joue les stars sur un Scooter rose fluo.
J’exquise un large sourire en constatant que malgré son « raffinement vestimentaire » elle n’a pas pris soin de se raser les aisselles. Les postures de pin-up américaines qu’elle adopte, bras bien en l’air et bien tendus n’en sont que plus drôles. Un peu de fraicheur et de naturel ne nuit pas dans cette atmosphère sophistiquée !IMG_0205


L’Amérique, c’est effectivement le pays auquel nous pensons en retrouvant nos amis. La cérémonie a lieu à l’extérieur, dans un pré carré tapis de verdure ; l’arche blanc par lequel passeront les mariés plie sous le vent, mais résiste. Les chaises, la pyramide de coupes et son magnum de faux champagne, tout est là. Un gros moteur de tondeuse à gazon fort bruyant souffle même des bulles de savon que les gamins s’amusent à crever avant de ne céder la place à un animateur encore plus bruyant.  Pour le décrire, imaginez un ersatz de Guy Lux, se servant de son micro pour commenter la cérémonie comme un CGT-iste de son hautparleur en pleine manif du 1er Mai.
Nous sommes aux premières loges, juste derrière les parents, marque de respect nul doute, et je crains à ce moment-là, que ne vienne l’obligation de faire un discours aux mariés (qui heureusement ne viendra pas) ou mon chinois n’aurait certainement pas permis ce grand moment d’émotion qui sied à l’évènement.
 
La cérémonie sera à l’image de cette introduction, touchante, choquante, mais souvant amusante : comme par exemple ces convives qui se lèvent - dont le père au premier rang - en pleine cérémonie pour aller s’allumer une clope et revient s’assoir nonchalamment en la fumant , un long baiser maladroit des mariés de 15 bonne secondes pendant lequel Guy Lux fait le décompte en hurlant dans son micro, ou encore ces coupes dressées en pyramide sur laquelle a coulé le « champagne » mais que l’on ne boira finalement pas car le liquide pétillant est recyclé et remis en bouteille pour la cérémonie suivante..
 
La soirée durera finalement jusqu’au soir tard, a l’image de nos mariages français. S’enchaineront entre les longs et nombreux plats, des discours, des remerciements, une loterie, des cadeaux et des pleurs. L’émotion est bien universelle. Un moment inoubliable.

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7 mai 2012

Délit de bonne gueule

IMG_0321[1]Déjà 5 semaines sans voyager ni sortir de Chine et me voilà replongé ce matin dans l’Asie profonde, à Jakarta, Indonésie pour 48h. A la sortie de l’avion, la chaleur vous étreint et l’air chargé d’humidité vous oppresse. Un climat qui vous fait regretter d’avoir gardé le maillot de corps sous la chemise et le pantalon de costume en laine.

Nous arrivons rapidement au premier contrôle. L’aéroport ne ressemble pas encore à nos standards européens ou même chinois ; pas de tapis roulants interminables, et en quelques minutes je suis déjà au point d’immigration. « Pan sur le bec !» comme diraient nos amis du canard, j’ai oublié de prendre les coupures de monnaie locale (et pourtant ils sont nombreux les billets des x pays parcourus qui dorment dans une boite ikea…). Bilan il faut s’acquitter du  visa sur place, en monnaie locale et je n’ai pas de liquide en poche.  « Pas de carte Visa acceptée Misteurrrr » me dit la charmante indonésienne avec un fort accent qui roule sur les « r ». « Passez l’immigration et la douane » continue-t-elle, « vous avez un distributeur de cash ! ». Bien sûr, pas de problème mon amie, tu penses bien ! On va me laisser enjamber les barrières, bruler tous les comptoirs de sécurités, échapper aux Rayons X… pensais-je, convaincu que la galère commençait…

Et bien non ! Nous ne sommes pas aux Etats-Unis, il règne ici un franc bordel ambiant et effectivement, je passe la douane et la sécurité, droit dans me bottes, traverse la ligne des diplomates sous les yeux de la police locale sans aucun souci ni une question, ni même un geste pour montrer mon passeport. Délit de bonne gueule ? Un « occidental » ne peut pas gruger avec autant d’aplomb, c’est bien connu non ?

J’arrive tant bien que mal en zigzaguant autour des centaines de bagages et de voyageurs au distributeur, qui bien sûr ne marche pas. Pestant et tournant les talons pour en trouver un autre, je tombe sur un homme perdu dans la foule avec un panneau « Shangri La » (je crois me rappeler que c’est la chaine d’hôtel ou je descends) – je lui fais un signe de la main et lui explique en quelques secondes que je suis a cours d’argent, « no Problem Sirrr » , avec le même « r » qui roule, le brave homme me sort 250 000 de la monnaie locale, afin que je puisse refaire le chemin arrière pour payer le Visa. Incroyable me dis-je d’autant que je réalise après l’avoir quitté que non seulement il me dépanne sans aucune garantie, mais que je ne lui ai même pas donné mon nom ! Etais je bien enregistré a son hôtel ?, ni lui ni moi ne le savons vraiment à ce moment-là. Me reverra-t-il ? Nouveau délit de bonne gueule.

Enfin délivré des formalités douanières, non sans avoir contourné une queue de 150 m entre temps -grâce à un précieux sésame - une carte en papier glacée VIP remise par l’hôtesse à l’arrivée (3eme délit), j’arrive aux bagages. Rien. Toujours pas de bagages délivrés, malgré tous me aller-retours ?, bizarre. 

Quand soudain, je vois la foule se déplacer de 100m sur un autre tapis. Pas un mot, pas une annonce, mais d’instinct indonésien, tout le monde a soudain compris que les indications étaient fausses... Je me dis qu’à Charles de Gaule, pour une telle anecdote, certains français râleurs en parleraient encore deux jours après à leur entourage en maudissant ce fichu ADP qui les a fait attendre 35 min…. Ici, on en sourit.

J’attends, toujours rien. Soudain un indonésien sorti de nulle part me tape sur l’épaule. Qui est-il ? Aucune idée. Je me pose encore la question. Sans n’être ni mandaté par l’hôtel ni par ma société, ni même employé de l’aéroport il m’emmène 50 m derrière le comptoir et me montre mon bagage, qui a été retiré du tapis, et mis de côté. Comment le connaît-il ? Comment me connait-il ? Toujours pas de réponse. Ayant acheté cette valise il y à peine une semaine, j’aurai été moi-même incapable d’en donner la couleur sans la revoir. Ils sont forts... ! Rustique, mais finalement efficace leur sécurité intérieure…

A l’extérieur, il règne une chaleur moite, la poussière vole, des centaines de femmes voilées font la causette, des hommes, pied nus, souriants, se tiennent par la main … Ils sont heureux d’être là, d’accueillir des proches, des inconnus, de vous voir tout simplement et de vous souhaiter la bienvenue…

Apres une soirée électorale, rien de mieux que de prendre un peu de recul. Le monde continue de tourner et cette plongée soudaine nous montre à quel point nous n’en sommes qu’un petit maillon. Ce matin, il fallait attendre la page 26 du Wall Street Journal Asie pour voir un encart sur notre vie politique. Si vous sentez que l’atmosphère en Métropole brasse le même air depuis trop longtemps, un conseil, voyagez ! Cela vous donnera du baume au cœur.

 

29 avril 2012

«Bye-Bye »

 

DSC_0277Elle a partagé notre quotidien pendant 18 mois, 10 heures par jour, week-end compris. Les premiers samedi matins elle nous surprenait dans notre intimité, en caleçon, un café à la main lorsque nous n’étions pas encore habitués a sa présence. Nous lui avons appris à faire quelques plats français, elle a préparé nos premiers dumplings. Certes tout n’était pas toujours simple, notamment pour se comprendre sur les détails des tâches ménagères. Lui expliquer par exemple sans qu’elle ne perde la face qu’elle confondait et mélangeait les slips de mon fils de 11 ans avec les miens, et que mon orgueil en prenait un coup, n’était pas chose simple. Mais elle nous donnait finalement le sentiment de faire partie de la famille. Plusieurs fois pourtant elle avait menacé de donner sa démission pour des raisons qui nous paraissaient toujours plus futiles : Un tee-shirt qu’elle ne retrouvait pas, une ampoule qu’elle n’avait pas réussi à changer,  les embouchoirs de chaussures qu’elle ne retrouvait pas… . Autant de petits échecs que nous tentions de minimiser, convaincus que sa susceptibilité était la traduction d’un fossé culturel. Pensant même qu’un geste d’amitié ou de reconnaissance pourrait faciliter notre intégration, nous l’avions même généreusement augmenté après un an  de vie commune (25%).

Lasse, ce soir, 30 avril jour de paie, sans préavis, ni signe avant-coureur, Xu, notre Ayi fidèle majordome, a décroché la clef de son petit porte clef qui ouvrait la porte arrière de la maison, nous l’a rendue sans même un regard. Avec un simple « Bye-Bye,  je pars, je ne reviens pas », elle a quitté la maison. Pas un mot de plus, pas une explication, pas un regard ou sourire pour conclure ces 18 mois de vie commune.

Coup de fil ½ heure plus tard de la propriétaire informée depuis Hong-Kong pour nous confirmer « qu’elle avait trouvé mieux ailleurs, chez des italiens.. ». Nous sommes restés médusées, comme deux flambis secoués par ce choc culturel et ce manque d’éducation. La vie ici se vie au jour le jour, les opportunités se saisissent dans l’heure, les plus-values sont immédiatement engrangées. Pas de temps à perdre avec la forme. Dur rappel à la réalité sur notre présence éphémère sur ce territoire et sur notre rôle social en tant « qu’expats »…

 

7 avril 2012

Sujet : "comment je suis manipulé par plus petit que moi…"

 

 

 

 

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Avons-nous conscience à quel point nous sommes sous l’influence de petits êtres intelligents, sournois, qui connaissent vos habitudes, vos réactions, vos aversions, et sont capables de les anticiper ?, de les contourner pour mieux arriver à leur fin ? Rien de politique dans ces propos, même si la période est propice, je parle des enfants, des nôtres. La chair de notre chair qui incarnant le même ADN, ont réussi à le décrypter bien avant les chercheurs du Téléthon pour en devancer son expression.

Un soir, un peu vanné, et saoulé par des réunions interminables – celles d’où rien ne sort de concret tant les propos de l’organisateur sont mal agencés, les idées confuses et l’objectif à peine défini….- je rentre donc et me fais happer par ma progéniture. « Viens papa, j’ai une surprise, tu vas voir c’est super.. » J’accepte ! , qui dit surprise dit plaisir non?

Je suis aussitôt installé dans un fauteuil confortable, où l’on me sert un verre d’apéritif, quelques cacahuètes puis l’on m’approche un Mac devant les yeux… Bonne approche, me dis-je, si mon fils était vendeur, je me dirais que ce vendeur connait bien son client, ses habitudes, le met en situation d’écoute et de décontraction. Bon début.

Une présentation démarre sur powerpoint. Une de plus ( !) … oui mais celle-ci est préprogrammée, minutée, le vendeur (pardon mon fils) est debout, commande les pages à distance, connait son sujet et commente avec un langage du corps approprié propre à convaincre. Le sujet et le titre sont simples : « pourquoi un BMX ? » (Pour les novices, un vélo « de cross » pour faire des figures).

Bonne question que ce sujet, car a priori, mon fils en a déjà un, j’ai moi aussi ce qu’il faut  en VTT,   et sa mère  et sa sœur sont  plutôt BMW que BMX.

Mais la présentation s’enchaine, sans que je n’aie pu émettre un commentaire ou remettre le besoin en cause !

L’exposé est clair, fluide, argumenté, à la fois technique (le poids, les matériaux, les plans), très « marketing » (les photos arrivent par le bas, repartent en spirale par le haut), didactique (un questionnaire à la fin me rappelle les points clefs du produit et les questions éventuelles que j’aurais pu poser et dont les réponses sont déjà affichées. Le prix ? Astucieusement oublié de la présentation tant les photos sont belles… pourquoi les altérer de chiffres ? Le patron, pardon mon fils, me rappelle néanmoins que l’opportunité unique de notre présence familiale à Shanghai (ville ou le produit est bien sur fabriqué) offre des perspectives de prix très concurrentiels.

Je sirote mon Pastis, sans un mot, l’objectif est bien bâti,  parfaitement illustré et convaincant, bien plus que les réunions de l’après-midi, que dire ? «  Je vais y réfléchir..  » lui rétorque- je d’une petite voix de celui qui manque de repartie. Argument somme toute très peu original mais d’habitude suffisant pour renvoyer dans ses 22 n’importe quel  VRP d’encyclopédie. 

Il n’insiste pas. Pas un mot, il s’esquive d’un geste acquiesçant de la tête, du style « j’ai compris, faut que tu en parles à ta femme ?», et j’apprécie.
Deux jours plus tard, des adresses, des petits mots sont laissés nonchalamment sur les tables. Le prix est finalement lâché au détour d’une conversation lors d’un moment de famille ou l’ambiance est au beau fixe et le ton jovial (bien vu).

Comble du hasard, le Bulletin de notes du 2eme trimestre survient  le surlendemain et affiche de très bons résultats 17.7/20  de moyenne générale...Attention, rien ni personne à ce moment crucial, ne commet la faute de goût de faire le lien  avec le BMX ! Cela aurait été digne d’un vendeur de canapé ou de cuisine de la Foire de Paris.

Les jours passent donc, un repérage s’organise grâce  à la bonne copine voisine qui a prêté son chauffeur,  elle-même naturellement sous le joug de son fils !

Enfin le coup de grâce est donné par téléphone le même après-midi, à mon bureau : «Papa,  tu vas pas le croire ?!!  Je suis sur place, c’est beaucoup moins cher que prévu ! »

Effectivement, le coup du vendeur qui vous fait un dernier petit « discount », celui qui finit de vous convaincre, après avoir gonflé le prix de 20%, là je dis c’est très, très bien joué !

Hilare, je m’arrête de briefer les deux jeunes stagiaires français venant d’HEC et leur lance « Tiens, les gars, notez, j’ai une idée de sujet pour vous, à soumettre à votre responsable pédagogique pour les partielles sur les techniques de vente... » …

A Suivre.

Note de l’auteur : l’affaire n’est pas encore faite

 

 

19 février 2012

Vie de chiens à Shanghai...

Cette semaine, Juliette se lance dans la vie active. À 14 ans, il est temps de se confronter à la réalité du monde, de quitter le fauteuil douillet de chez maman, MSN, le Mac et les copines. En usine toute !

Bon ici, c'est vrai que les enfants connaissent bien l'usine, un peu contre leur gré, et pas pour une semaine seulement hélas ! Par solidarité sans doute, notre progéniture a choisi une filière plus porteuse, l'animal. Comme on le sait, plus enclin à finir dans l'assiette que chez le vétérinaire, la race canine est pourtant en voie de développement au sein de la classe moyenne sur Shanghai. Suite à la politique de l'enfant unique, la classe moyenne émergente se dote d’un animal de compagnie et d'une voiture.

Voilà donc Juliette inscrite chez le Veto local pour une phase observatrice, avec sa meilleure cop's, la BFF comme on dit ici (Best Friend Forever).

À défaut de chiens, elle s'est ennuyée... comme un rat mort ! Le commerce, c'est bien, mais il faut reconnaître que sans clients, et sans animaux, une clinique veterinaire reste avant tout une salle vide.

Au soir du premier jour, tel est un sketch de Bref sur Canal, elle est rentrée en nous disant : « j'ai r'gardé ma copine, elle m'a r'gardé, on a maté la salle d'attente, le veto m'a r'gardé puis il a r'gardé ses pompes... Bref on s'emmerdait !" 

La semaine s'est ainsi égrainée  sur un rythme très peu conforme a la législation du travail locale (10h-16h) .

Ah si ! À noter, un chiwawa aux yeux globuleux le jeudi, quand même… !

Vendredi soir, après une dure semaine de labeur, hurlements de bonheur, cris de joies, danses du ventre en rentrant a la maison... « c'est fini !!!! »

Avec une phrase assassine de conclusion qui en dit long sur la pertinence de l'expérience « papa qu'est ce que tu dois te faire chier a ton bureau ! »

La prochaine fois c'est l'usine, promis.

8 janvier 2012

AUDITION DE PIANO - 8 JANVIER 2012

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Une fois n'est pas coutume, nous nous retrouvons pour l'audition de début d'année en centre ville, près du conservatoire de musique de Shanghai. La salle est chaleureuse, les fauteuils dignes de nos salles de cinéma. On se délecte d’avance de ce moment de mélomanie. Les petits chinois se parlent, shootent dans les sièges, mangent et rigolent en criant. Les parents eux sirotent leur thermos de thé et se déplacent pendant les morceaux pour rattraper leurs progénitures qui courent sur la scène. La fête quoi !

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Arthur et Juliette ont fait une belle prestation, et sont repartis impressionnés par  les petits talents de 6 ans, une rose a la main.En sortant, dans un magasin de musique, nous avons tout donné sur une batterie électronique. Bientôt a la maison !

 

8 janvier 2012

SHANGAI 2012 : LE RETOUR

Je me lève sur la pointe des pieds. Pas un bruit dans la maison. Je descends discrètement l'escalier qui mène a la salle a manger pour grignoter, l'esprit clair d un cycle bien bouclé. 

Je fais fête à la chienne qui s’étonne de me voir levé quand J’entends une invective derrière la porte, quelqu'un me jette -“Eh man ! hands up !”

Au bout du couloir dans l’entrebâillement de la porte du bureau je distingue un bonnet type « rappeur de banlieue ». Soudain un « click » signalant l’armement d’une arme automatique de gros calibre retentit puis un « pffff » et un «  Oh non encore foiré ! » .  Je n'ai pas le temps d'avoir peur, l’arme s’est enrayée. Nous sommes en chine, c’est une chance, les mécaniques copiées sont peu fiables.

La voix m’est familière, celle d’un garçon qui n’a pas encore mué, le danger d’un rôdeur ou d’un cambrioleur est écarté.  J’ouvre finalement la porte, après un roulé boulé d’occasion et l’ instinct d’un ancien de Saumur. 

Mon fils est planté en posture du tireur d’élite derrière le canapé. Toutes les lumières grandes ouvertes, l’ordinateur et la musique aussi, les écrans ont visiblement chauffé, ma femme est derrière ses copies. Quelques tasses de cafe  et des paquets de corn flakes témoignent d’une activité nocturne intense. Il est 3h45 du matin ! Nous rentrons de France, et sommes sous l'effet du jet lag! Tous en rythme a profiter de la nuit sans lune, pour la quatrième fois. 

6 septembre 2011

ENFIN G.M.

DSC_1836Je tiens à rassurer tout d’abord les personnes qui ont vu dans ce titre une formidable opportunité de carrière pour Florence ou moi-même, (GM pour les non inities : General Manager, soit Directeur Général), qu’il n’y a rien de tout cela ; le titre n’est bel et bien qu’une accroche, du teasing comme dirait « un amateur de Rolex qui n’a pas raté sa vie ».

Je veux bien sûr parler du sujet qui divisait le foyer depuis de nombreuses années, le « Club Méditerranée » ! « Le CLUB », comme disent les habitués (à prononcer avec un léger accent suave et snob et une voix à la Amanda Lear).  « Le CLUB » donc, c’est un peu le sujet idéologique qui divise. Il y a ceux qui n’y mettront jamais les pieds, car « rester parqués dans un hôtel de luxe sans sortir voir le terroir et se taper Popeye » c’est pas leur truc, et puis celles et ceux qui ont envie de « voir » comme on dit au poker.

Bon, personnellement, depuis que nous sommes basés en Asie j’avais plutôt en tête de tenter l’Himalaya ou le désert de Gobi. Dans le discours du moins je tenais bon, même si avec le temps et mes articulations, mon discours avait progressivement et subtilement évolué sur l’ascension (en une fois) du Puy de Dôme et la traversée de la mer de sable... Toujours est-il que le sujet se reposait violement cet été 2011 avec moult visites des sites internet et autres Trip advisor.

Connaissant l’enseigne et les origines du patron actuel, du moins celle de son père (VGE), on s’est dit que ce n’était plus le genre de la maison que de vous accueillir avec le collier de perles, vous mener à l’apéro en faisant la chenille et vous surprendre en vous balançant un  sceau d’eau sur la tête au moment de la photo ... non ?... Effectivement, au « Club » de Bali,  l’accueil est plus discret, plus « VIP ». Philippe, le chef du village, vous accueille individuellement, dans un luxueux salon à ciel ouvert surplombant la piscine, la poignée de main sûre et chaleureuse, le regard complice, l’air de dire «  je vous ai compris, je suis un ancien DRH, votre profil psychologique a été pris en compte… »

Aussitôt dit, nous sommes pris en charge par l’accueil francophone, les Mauriciens du village. « Gigi » (oui, toujours cette empreinte des bronzés, même si la dite Gigi jure ne jamais avoir vu le film) nous fait faire le tour des 14 hectares, luxuriants jardins, dont 150 Gentils employés assurent l’entretien et mettent un point d’orgue à ce que le golf soit rasé de plus près que votre barbe (et en plus à la main) et qu’aucune feuille de bananier ne jonche le sol.

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Côté animation, le programme est si dense qu’aussitôt égrené par « Kiki », -un ersatz de Louis Rego (oui, côte prénom, on a aussi choisi de ne pas se prendre au sérieux au « CLUB »), un mauricien en charge des sports nautiques-, on rêve de se jeter sur tout… Mais Kiki réplique vite et imprime sa marque, son style, et sur un accent à la Bob Marley, il dégaine et vous lance «  et doucement Man ! mets-toi dans le « move » des vacances Man… » (Kiki n’avait pas assisté au briefing de Philippe sur notre profil en fait ?) «  Mais Kiki dans « Move » y a le mot « bouger » quand même ?! … »

Le CLUB c’est aussi les buffets, pantagruéliques, des GOs sportifs et compétents et des animations dignes des meilleures comédies musicales françaises (je sais, c’est antinomique)

A toute heure, des activités, des tournois, des animations construites comme de vraies séances de team building pour une population multiculturelle. A 10h, un chinois de 8 ans vous massacre au ping-pong ; après le café, un Australien à la retraite vous met 10 coups dans la vue au tournois de golf et pour l’apéro deux Coréennes de 15 ans vous explosent sur le cours de badminton. Heureusement qu’il reste l’épreuve reine de « l’avion en papier qui vole le plus longtemps »… ! Laquelle mine de rien, a ramené à la famille Maron une moisson de médailles d’or. C’est ça aussi le CLUB, trouver sa voie, SON domaine !

Bilan des courses, un excellent séjour. Nous réussissons maintenant à ajuster un swing de 50 mètres (oui quand même) sans arracher trois mottes de terre, au profit des troncs de palmiers et bananiers autour. Et là, je mesure bien toute la nuance et l’ambiguïté qu’il y a dans le mot « Handicap » au Golf…  Il y a aussi les enfants heureux d’être sans nous (du moins notre ado), les 6 kilos pris dans les abdos (peut-on encore user de ce mot ?) malgré 4 à 5 heures de sport par jour, et enfin quelques bonnes rencontres.

Merci Monsieur d’Estaing, un très bon repositionnement stratégique, et une bonne nouvelle pour le pavillon français à l’étranger ; notre pays sait recevoir, amuser les Français mais aussi des Coréens, des Japonais et des Chinois sans verser dans la grossièreté. Et comme disait ma grand mère, « y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ».

 

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19 juin 2011

C'est (presque) déjà l’été !

IMG00208-20110618-1812Demain c’est  le 21 Juin, la fête de la musique, le jour le plus long, la période des épreuves du BAC, et des jupes qui raccourcissent… Tous ces signes précurseurs qui annoncent les vacances prochaines. Rappelez-vous, quelques semaines plus tôt, en Mai, il y avait les viaducs de trois jours qui enjambent nos fêtes religieuses, et permettent de  sortir de la capitale pour offrir a « maman » un brin de muguet ou de cueillir  les premières marguerites.

A-t-on conscience lorsque l’on est français vivant en hexagone, a quel point ces petits événements de la vie de tous les jours sont importants ? A quel point ces traditions façonnent notre vie, structurent notre société judéo chrétienne, et nous guident dans une valse collective ou les  mêmes gestes répondent aux mêmes  célébrations ? Et réalise t-on finalement a quel point elles nous rassurent ? Imaginez vous sans.

Vivre deux mois sans jour férie, sous une pluie discontinue, au gré des jours qui ne rallongent pas, et célébrer la fête du dragon pour conclure la fin d’année scolaire (Youpi !).  Pour nous occidentaux de zone tempérée, le printemps ressource, même inconsciemment ;  la nature le sait depuis longtemps, c’est une vraie renaissance que le printemps…

Et  Rolland Garros ?, c’est pas structurant peut être ? La frustration annuelle dans toute sa splendeur ! Rappelez vous, Rolland Garros, c’est l’événement auquel déjà enfant vous rêviez d’assister. .., adolescent, c’était systématiquement le moment des révisions, plus tard celui des examens. Enfin l’âge adulte espéré, mais la encore c’est l’époque des mariages, baptêmes, communions, puis des barbecues. Bref Rolland Garros c’est essentiellement fait pour P. Bruel, Belmondo, Michel Leeb ou les autres stars de l’écran.

Neuf mois après notre départ, la culture française nous manque. Bonne nouvelle, elle s’implante progressivement dans la vie de Shanghai ; moins rapidement certes que ne le font les chinois dans le XIIIeme, ou le XIXeme, mais elle (re)pousse, tranquille.

La fête de la musique se célèbre pour la deuxième année a Shanghai, elle ne réunit pas encore de grands noms a part « M » l’an dernier mais ca vient… Hier, la salle était un peu timide, bien que chauffée par une sulfureuse rockeuse bien « frenchie », de style et d’accent mais le temps d’un soir, elle nous a remis sous perfusion ; Avec quelques crêpes bretonnes arrosées d’un bolet de cidre, on s’imaginait aux  « vieilles charrues », ou même a la MJC de Taverny…, on a même rêvé en secret d’un concert de Michelle Tord a l’Olympia…. ! Ouh la la , j’ai un vertige hallucinatoire. Merci de poussez le bouton de la perfusion,  le manque d’oxygène se fait sentir.

1 juin 2011

CONCERT VOUS AVEZ DIT CONCERT ? !

DSC_0922Oui, ce beau dimanche de Mai, nous avions tous le cœur serre comme les jours d’examens ou de grand oral. La fête de la musique annoncée a grand renfort d’affiches, d’emails, de bouches à oreilles mélomanes prévoyait un après-midi festif. Le Grand amphithéâtre de l’école française avait été mis a disposition de nos enfants musiciens. Juliette avait sué maintes heures sur une sonate de Mozart, Arthur sur celle de Clémenti. Le piano s’en souvient encore. Nous arrivons, à l’heure, voire même en avance. Je le précise car c’est suffisamment rare et le contexte nous a donné raison.

Nous commençons par les plus jeunes, débutants, hauts comme 3 pommes chinoises. L’assistance se chauffe, se cale, flash, et applaudie pendant les morceaux. Bon, jusque la c’est supportable, un peu distrayant. Lorsqu’au 10eme élève, les familles continuent d’arriver tranquillement dans la salle, s’installent, sans même attendre la fin des morceaux ; je commence à avoir les mains qui me démangent. Mais lorsqu’au 11eme, ma voisine commence a enlever ses pompes et sortir un livre, je me dis qu’elle aurait été mieux au soleil, pour elle, et pour mes narines !

Une heure plus tard (l’animatrice prend un soin malin à laisser de gros blancs pour permettre aux  retardataires de s’asseoir et rappeler en trois langues qu’il faut voter !! oui voter pour celui que nous arriverons a entendre lui souffle je !

Nous sommes au 15e enfant, les nôtres parmi les plus « avertis » sont 24 et 26e soit presque derniers avant la première partie de l ‘audition. (La seconde est consacrée aux groupes Rock.. Ça va bouger !) Je tiens bon.

Devant ce jeune flûtiste qui joue a merveille du Vivaldi je n’ose a peine sortir l’écran de ma camera car elle fait un bruit léger a l’ouverture. A la place, c ‘est le froissement persistant d’un sac de chips et de bouteille de coca chaude qui vient accompagner la saison du même auteur. Pas une fois, ni deux, mais bien l’équivalent d’un sac Flodor familial. Je ne peux m’empêcher de mentionner discrètement a cette jeune mère de famille que son chérubin aurait du Bouffer avant de venir ?! (Bien sur je le dis plus courtoisement, car je ne connais pas encore l’argot en mandarin)

DSC_0925Enfin le 23e, Arthur se concentre, se prépare mécaniquement en mimant son morceau avec les doigts sur sa participation. J’ai le pouls qui bat plus vite avant de ne s’arrêter ! en plein morceau de violon, une femme de ménage traverse la salle d’audition en traînant des savates, ballet et pèle à la main sans se rendre compte a un moment de la situation ubuesque qu’elle génère. Rires hilares dans la salle, discussions, rires encore. Ce mome est un héros, il n’a pas bronché !

Enfin, le tour de nos progénitures Je préviens mon entourage, au moindre bruit « je correctionne, je dynamite, je disperse, je ventile »... Ouf ! tout était parfait, leur éclat me fait oublier tout le reste. Pendant les 3 heures suivantes, la valse des retardataires a continué, et j’ai renoncé à me dire que j’étais au concert.

Le souvenir de mes vacances en Egypte ressurgit, il y a vingt ans, lorsque j’avais vu la projection du James Bond, filmé au Caire. A chaque coin de rue, ou maison, la salle se levait et hurlait en criant sa joie de reconnaître son quartier. On se marrait, on était prévenu, « le spectacle était dans la salle »...

Ce dimanche, j’ai eu du mal à me dire que le spectacle était dans la salle, mais le talent, lui, était bien sur l’estrade.

 

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